Vitré 40 degrés
(septembre 2023)
Adapter Vitré aux canicules : Vitré-Tuvalu fait des propositions pour les étés à venir
Le centre ville minéral est prioritairement concerné par les ilôts de chaleur. Les places sont laissées depuis de nombreuses années au stationnement des voitures. Les rues étroites offrent un abri contre le soleil à certaines heures de la journée mais pas suffisamment de fraicheur, les immeubles, le bitume, les pavés, emmagasinant la chaleur et la restituant, y compris la nuit.
Des deux secteurs d'habitat social collectif, le quartier de Maison-Rouge possède davantage d'espaces verts vastes et, à proximité, il y a le bois de l'étoile et le jardin du Parc.
Par contre, Debussy est peu en contact avec des espaces naturels proches, les espaces boisés sont insuffisants autour des immeubles et la proximité du Bd d'Helmstedt très fréquenté augmente la pollution et les températures.
Pour ces deux sites, il manque des bancs.
Dans les quartiers pavillonnaires, il y a trop peu d'espaces naturels publics. Les arbres d'origine ont été abattus et il y a peu d'arbres à haute tige sur les terrains privés. De plus, beaucoup de propriétaires imperméabilisent leurs sols exagérément par des couverts minéraux ou du bitume.
A- En centre ville, combien d'ilôts de fraicheur ?
Citons la Promenade St Yves coté sud sous les marronniers avec des bancs appréciables, la cour intérieur du Centre social Jacques Boyer, le val de la Vilaine, l'intérieur des deux églises (si elles sont ouvertes )...
Les rues anciennes, étroites, comme la rue Baudrairie, préservent des rayons de soleil mais elles emmagasinent aussi de la chaleur durant la journée. Comme beaucoup de villes, Vitré est minérale et peu adaptée aux futures canicules.
Nous proposons ici d'autres aménagements en centre ville :
1 - Parking St Martin
Au pied de l'église, 33 albizia superbes en floraison apportent un ombrage parfumé à … 58 places de parking.
Et pourtant, en débitumant, avec des bancs et une fontaine, un petit bassin, ce serait un bel endroit rafraichissant.
2 – Jardin des Bénédictins
Depuis les travaux il y a plusieurs années dans le couvent pour y faire de logements, les arbres (sequoias notemment) ont disparu, etaucun aménagement n'a été entrepris pour agrémenter cet espace. Les joueurs de boules sont partis, la végétation aussi, pas de banc, seule la belle perspective sur le val de la vilaine attire les visiteurs quoique rien ne permet de les orienter vers cet endroit de la ville.
Voici pourtant un espace dont l'exposition au nord semble idéal l'été pour un petit jardin public excentré de la circulation urbaine. Y mettre de la pelouse, des bancs, planter des arbres. Seul un érable sycomore, tout seul, apporte un peu d'ombre. Peut être aussi peut-on envisager une continuité avec la place Notre Dame grâce au parking actuel de l'immeuble servant aux services de la ville ?
3 - Place Notre-Dame et place du Marchix
Voici deux places qui sont occupées par un parking et des points de collectes d'ordures ménagères, sous l'ombrage d'arbres. Les terrasses de café sont contenues sur les trottoirs.
Pourtant, il pourrait y être aménagé un autre espace arboré au pied de l'église Notre Dame. Celle-ci serait mise en valeur et cet espace serait apprécié par les visiteurs, les mariages...
La place du Marchix avaient des cerisiers fleurs splendides au moment de la floraison, il en reste seulement deux, les autres ayant été victimes notamment des voitures qui les heurtaient pour se garer. Voici pourtant une des plus belles places de la ville. Les deux arbres vont être prochainement remplacés par six érables, n'est-ce pas l'occasion de réaménager l'ensemble de cette place ? On verra ...
4 – Parking gare nord
Le parcours entre le parking gare (PEM) et le centre ville emprunte la passerelle. Le piéton doit ensuite traverser le parking nord, passer entre les voitures en stationnement pour descendre un escalier (qui pourrait être élargi), traverser la rue Promenade St Yves et monter par la rue Baudrairie vers le château. Un espace arboré pourrait lier la passerelle au centre ville historique.
5 – Promenade St Yves
L'alignement d'arbres a été supprimé (les anciens Vitréens s'en souviennent) Pourquoi ? Peut-être afin de dégager la perspective des anciens remparts et du château ?
Problème aujourd'hui : remonter en pleine chaleur de la rue Pasteur à la place de la gare est devenu pénible, comme d'attendre le bus en plein soleil sur un sol dallé en granit ou sablé (le sol était à 46° à 15h le 23 août 2023).
Ces larges espaces d'herbes permettent aux chiens de se soulager mais cela ne devrait pas empêcher le retour des arbres indispensables à cet endroit.
De l'autre côté, les marronniers ont été sauvegardés, permettant de profiter d'un des rares espaces ombragés du centre ville avec des bancs.
6 – Place du château
Sans doute un des endroits les plus chauds du centre ville, du fait des pavés notamment. Les architectes des Bâtiments de France ont décidé d'en faire une avant-cour pavée sans aucun arbre. Un projet proposait pourtant un aligement végétal en fond de place, mais seules des arbustes en jardinières ont été autorisés.
Le réchauffement de nos villes devraient pourtant permettre de ré-interroger aujourd'hui ces décisions des ABF.
B- Laisser les arbres pousser ! Place de la gare, Bd des Rochers ...
Il y a les bancs nombreux, mais peu d'ombre est apportée par les tilleuls. Sur un sol dallé, c'est très chaud l'été. Pourquoi cette taille " en marquise" ? Pour dégager la perspective de la gare ? Est-il possible de laisser ces arbres étendre leurs branchages et ainsi refroidir cette place fréquentée notamment par les usagers du train qui peuvent patienter ici plutôt que sur les quais.
Dommage aussi que l'alimentation en eau de la fontaine présente au coin de cette place soit coupée. Le bassin en face a été recouvert par souci d'économie. Il apportait pourtant un peu de fraicheur.
Bd des Rochers pour monter vers le jardin du Parc, les tilleuls taillés apportent peu d'ombrage. Laisser les branches prendre un peu d'envergure ne gênerait pas les maisons riveraines (contrairement au Bd St Martin).
C- Hors du centre ville.
- Les quartiers d'habitat social collectif
Les habitants des logements sociaux sont les premiers à souffrir de la chaleur de leur appartement, notamment si celui-ci est mal isolé. Les espaces verts autour des immeubles sont donc indispensables.
A Maison Rouge, ils sont nombreux, arborés, des espaces avec des terrains de jeux (terrain de foot, place rouge), mais il y a un manque de bancs à certains endroits. Les habitants de ce quartier, peuvent aussi se rendre rapidement au bois de l'étoile, (mais seulement 2 bancs, c'est insuffisant !) et aller au Jardin du Parc, cependant, le bas de l'avenue le Gonidec de Traissan n'est pass bordé d'arbres.
A Debussy, il y a peu d'espaces vert ombragés, mais une grande zone uniquement en pelouse qui pourrait
être davantage arborée. Les futurs travaux qui vont totalement renouveler tout ce secteur vont-ils laisser des espaces adpatés ?
- Les zones pavillonnaires
La construction des premiers lotissements à Vitré a supprimé beaucoup d'arbres dans ce qui était des paturages, des vergers. A cette époque, conserver une trame verte n'était pas une priorité. On peut regretter tout de même l'absence d'espaces verts dans ces quartiers, ouverts au public, des « squares », avec des jeux pour enfants, des bancs.
Certains aménagements de lotissements plus récents ont permis de conserver quelques talus avec leurs arbres, chênes et chataigniers, des petites coulées vertes (la Basse Gasniais, Beauvais...).
C'est aux propriétaires des pavillons de planter des arbres sur leurs terrains. Il serait positif aussi de lutter contre la tendance actuelle d'imperméabiliser les sols par des couverts minéraux (ardoises notamment), encouragée par certains paysagistes. De même bitumer au-delà de l'accès au garage est néfaste à la pénétration des eaux de pluie dans les sols. Dans certaines communes allemandes, cela est réglementé strictement.
(La Roncinière. Les arbres ont até abattus par les anciens propriétaires suite à l'expropriation)
D - Les cheminements piétons à l'ombre
Au dela des zones de fraicheur, il ne faut pas oublier les cheminements piétons. Dans le centre ville, les rues étroites permettent de se protéger du soleil. Comment lier le centre ville au jardin du Parc ? Les quartiers Debussy ou Maison rouge au jardin du Parc ? Quels sont les trajets qu'on peut indiquer, améliorer ?
Du centre ville vers le jardin du Parc, on peut regretter les tailles « en rideau » des tilleuls puisque cela limite leur pouvoir d'ombrage. Si bd St Martin, cette taille semble être justifiée par la proximité des immeubles et la gêne pour les habitants du 1er étage, ce n'est pas le cas Bd des Rochers des deux cotés, de même rue de Brest. Pourquoi ne pas laisser pousser les branches ? D'autant que les plantations nouvelles du bd de Châteaubriant qui fait la laison entre le centre ville et le Jardin du Parc ne le permettent pas encore.
Les grandes artères manquent d'arbres : Bd de laval, av. Le Gonidec de Traissan, bd. Waldeck Rousseau, rue de Redon, bd Louis Giroux, Rue de Fougères et Combourg...
E - Démultiplier les points d’eau pour remplir les gourdes
Il nous semble indispensable de pouvoir proposer aux habitants et aux visiteurs des possibilités pour remplir les gourdes d’eau. Les points d’eau (place de la gare et de la République) qui pourraient rendre ces services sont fermés. Certes, il faut être attentif à ne pas gaspiller d’eau, mais ces fermetures sont excessives (et n’ont pas été imposées cet été à Vitré par l’arrêté préfectoral sur les économies d’eau).
Dans de nombreuses autres villes, notamment dans le sud de la France et de l’Europe, il est possible de remplir sa gourde à des points d’eau. Vitré doit aussi offrir ce service.
Vitré-Tuvalu demande donc à la mairie de Vitré, pour l’été prochain, d’ouvrir les points d’eau existants (place de la gare et de la République) et d’en créer sur chaque quartier de Vitré.
De plus, la loi prévoit que certains établissements puissent offrir ce service. Ainsi, les centres commerciaux, le centre culturel de Vitré, etc. doivent respecter cette mesure
--> Voir la pétition en ligne pour demander l’application de la loi
40° à Vitré le 18 juillet 2022
Le 18 juillet 2022, c'est un record de température à Vitré avec 40°, jamais vu jusqu'à présent, qui permet à chaque habitant de prendre conscience physiquement des effets de la dérégulation climatique y compris dans notre ville. Nous n'y échappons pas, Vitré n'est pas et ne sera pas épargnée. Pendant sept jours à cette période, les températures ont dépassé 35° dans notre ville.
En 2019, il y a eu trois jours de fortes chaleur (37,9° à Rennes le 23 juillet). C'est l’été 2003 qui restait dans nos mémoires, l’été le plus chaud jamais observé depuis 1947 (39,5° le 5 août 2003 à Rennes). Cette canicule a causé la mort de 15 000 personnes en France.
L'été 2021 était frais et humide, cet été 2023 est lui aussi, dans notre région, mis à part une période chaude en juin et fin août, plutôt doux et humide.
Nous allons vivre de plus en plus à Vitré comme partout ailleurs en France dès le mois de juin, des journées dont les températures vont égaler puis dépasser ces chiffres, et aussi des étés « normaux ». La courbe globale d'élévation des températures ne va pas s'arrêter puis redescendre, bien au contraire, tout le monde le sait aujourd'hui et comme en 2022, ces chaleurs extrêmes seront associées à des longues périodes de sécheresse.
Il nous faut donc agir dès maintenant pour atténuer les effets de ces canicules et adapter la ville par des aménagements, permettant aux habitants de mieux vivre ces périodes d'extrême chaleur inconnues dans le passé.
Si réduire notre empreinte carbone afin de limiter l'augmentation de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels (accords de Paris de 2015) doit être décliné localement (transports, industrie, agriculture, habitat...), il est nécessaire aussi de limiter les impacts du réchauffement en aménageant dès aujourd'hui notre environnement afin qu'il soit résilient. Baisser la température en ville doit être un des objectifs, renaturer la ville est une des solutions la plus évidente et simple à mettre en oeuvre.
L’ilot de chaleur urbain.
Les villes connaissent un microclimat, connu sous le nom d’ilot de chaleur urbain. En effet, en raison de leur morphologie, de leurs matériaux, de leurs activités, etc. les villes présentent le plus souvent des températures moyennes plus élevées que les températures en périphérie ou à la campagne. Ces ilots de chaleur urbains coucourent à leur tour au réchauffement climatique et aggravent les épisodes de canicules.
En milieu urbain, où se concentrent les activités humaines, on note, de fait, une augmentation des rejets de chaleur liés au chauffage, à la climatisation, aux transports et aux activités industrielles. Les centres-villes denses qui concentrent de grandes quantités de bâtiments, de matériaux et d’activités et qui laissent moins d’espaces à la végétation et aux plans d’eau, sont plus touchés par l’effet d’ilots de chaleur urbain.
Or la diminution de la part du végétal par rapport aux milieux ruraux et l'imperméabilisation du sol ne permettent pas de compenser ces caractéristiques, (activités humaines et densité du bâti) propres aux villes.
En milieu urbain, moins d’espace est laissé au végétal, ce qui a pour conséquence de réduire l’humidité de l’air. Cette réduction de l’humidité de l’air est accentuée par l’imperméabilisation de la ville. En effet, la pluie ruisselle sur les toitures et les voiries imperméables pour être très rapidement évacuée vers les réseaux d’eaux pluviales. Le sol contient donc peu d’eau ce qui réduit l’évaporation.
Il y a des obstacles à ces nouveaux aménagements urbains :
- Présence des divers réseaux en sous-sol qui empêchent les plantations d'arbres qui doivent s'enraciner.
- choisir des essences d'arbres et de végétaux qui supportent les températures élevées et les sécheresses (Proscrire les jardinières, parterres, massifs, qui nécessitent un arrosage régulier)
- les avis restrictifs des Bâtiments de France
- la nécessité de supprimer des places de stationnements.
Documentation :
- Capteurs de mesure de chaleur
- Quatre préconisations pour mieux s'adapter aux fortes chaleurs à Vitré
- Comment Vitré se prépare à l'été
- Les jardins de pierre interdit en Allemagne
- Allemagne : les jardins de pierre interdit au profit de la pelouse
- Où sont les 30 000 points d'eau potable ? (Ouest-France du 22/07/2023)
